Curry aux cacahuètes

Quand je cuis du riz, j’aime me rappeler que je suis 1/8eme indonésienne.
Oma A, ma grand-mère paternelle, était mon héros.
En pleine guerre mondiale, âgée de tout juste 9 ans et déjà orpheline de son père, elle a traversé l’océan, cachée dans un bateau avec sa mère, toutes deux terrorisées après des mois de camp de concentration, à Jakarta.
Même pas ado, elle a dû commencer une nouvelle vie aux Pays-Bas, avec sa vie d’avant pesant sur elle, celle qu’on lui avait arraché du jour au lendemain, sans prévenir.

Oma ne s’était jamais vraiment remise de son histoire, même si -ou peut-être aussi car- elle n’en parlait pas.
Mais j’ai toujours eu un grand besoin de savoir les choses.
Un jour, je lui ai dit que j’avais un exposé sur les réfugiés, pour le collège.
Et je lui ai demandé si je pouvais recueillir son témoignage.
Je lui ai écrit des questions ; elle y a répondu, par écrit.
Des lignes de stylo baveux sur des feuilles de brouillon.
Des horreurs sur la faim qui pousse à manger des araignées, certaines phrases sans queue ni tête, difficiles à déchiffrer tant l’émotion devait être forte de remuer ces souvenirs.
En la lisant, je me suis sentie aussi bouleversée que privilégiée.
Et, bien évidemment, ma prof d’histoire-géo a accepté que je partage le témoignage à ma classe.

C’était ma première interview, et elle m’a marquée à vie.

👉Pour ce curry aux cacahuètes :
🏵️1 oignon
🏵️2 gousses d’ail
🏵️3 pommes de terre
🏵️2 carottes
🏵️1/2 patate douce
🏵️4/5 champignons
🏵️200g lentilles corail
🏵️600ml d’eau
🏵️Cumin, coriandre, curry
🏵️2 càs beurre de cacahuètes
🏵️1 càc concentré de tomates
🏵️500g riz
🏵️Une poignée de cacahuètes grillées

🥣 Mettre les lentilles corail à tremper dans un bol d’eau. Dans une marmite, faire revenir l’oignon émincé et l’ail pressé avec une bonne pincée de sel. Ajouter les patates et patates douces pelées en cubes, les carottes coupées en rondelles, et les épices. Ajouter les lentilles corail, les champignons émincés, et les autres ingrédients.
Couvrir et laisser mijoter 30 mins en remuant de temps en temps.
Servir avec du riz, des cacahuètes grillées et de la coriandre fraîche.

Souvent, la cuisson du riz peut poser problème…

Avant tout, il faut absolument laver son riz avant de le mettre à tremper.
Et oui, idéalement, il faudrait laisser tremper le riz avant de le cuire. Cela permet de réduire le temps de cuisson, car le riz absorbe l’eau. Aussi, le riz qui a été préalablement trempé est bien plus savoureux que le riz non-trempé. De plus, le faire tremper lui permet de mieux assimiler ses qualités nutritionnelles, nous permettant d’absorber plus de vitamines et de minéraux. Et enfin, le mettre à tremper permet aussi au riz d’être moins collant par la suite. Bref, il y a tellement de raisons de mettre son riz à tremper avant cuisson !
Pour combien de temps ? Pour du riz complet ou semi-complet, une nuit de trempage (ou au minimum quelques heures); pour du basmati, une demi-heure suffit.

Ensuite, il suffit de verser une dose de riz pour deux doses d’eau froide dans une casserole. Si on n’est pas sûr, on vérifie avec la technique du doigt : on touche le riz du bout de l’index, l’eau doit arriver au niveau de la deuxième phalange.

Mettre à cuire à feu moyen, avec un couvercle.
Remuer de temps en temps, et, après 20 mins pour du semi-complet ou 25 mins pour du complet, éteindre le feu sous la casserole, quand il n’y a plus d’eau.
Ajouter du sel (et un peu de jus de citron si on aime ça), recouvrir avec un couvercle, et s’assurer qu’il n’y a pas d’air qui rentre.
Moi, j’aime enrouler ma casserole dans une couverture, comme oma A le faisait.
Ainsi, le riz continue de cuire à la vapeur, et il est parfait ainsi. Aussi, il reste bien chaud.
Au moment du repas, il suffit de décoller les grains doucement avec une fourchette ou une spatule.